dimanche 30 décembre 2007

La nouvelle maison de notre adorable Zoila!

Vous la connaissez peut-être….elle était à l’hôpital il y a 2 ans suite à sa tentative de suicide. Certains moments de sa vie sont de véritables cauchemars. Elle vous racontera son histoire dans l’article paru dans un périodique local que nous traduisons pour vous. Depuis l’ouverture de la maison de convalescence, elle y a fait plusieurs séjours et a pu se refaire une santé physique et mentale. Voilà, comme c’est une maison de convalescence, les personnes responsables ont dû lui trouver un toit permanent. La semaine dernière, un petit groupe d’entre nous, sommes allés reconduire Zoila à sa nouvelle résidence.

Au petit matin, elle montait avec nous avec sa seule valise et quelques bricoles. Adieux émouvants aux autres occupants de la Casa San Rafaël. Direction Quetzaltenango, où elle y trouvera un peu de sécurité dans une maison pour adolescentes en difficulté…pas sûr, qu’elles soient la cause de leurs difficultés….

À l’occasion, elle parvenait à sourire et nous montrait fièrement ses nouvelles dents offertes par Louise. Lucette lui avait préparé un peu de nourriture qu’elle affectionnait particulièrement. Les câlins à chacun, chacune n’en finissaient plus. Nous ne sommes jamais assez préparés à un tel niveau de tristesse…Après plusieurs moments de recherches, c’est dans un lourd silence que nous avons accompagné Zoila dans la résidence tant désirée. Elle n’a sûrement pas remarqué les barbelés autour de la maison, trop occupée à faire ses derniers appels de son cellulaire dont elle devait se départir. Et le walkman non plus n’était pas toléré par le règlement de la maison! C’était son choix et en cette période de festivités et d’abondance, elle a opté pour un toit, un encadrement un peu strict et la possibilité de terminer ses études primaires. Pour une jeune fille de 15 ans, avouons que ce ne sont pas des perspectives toujours enivrantes.

Si vous avez quelques instants en cette période des Fêtes, ayez une petite pensée pour Zoila…en ce moment elle est très seule mais probablement sur la voie d’une meilleure vie.





Zoila Esperanza Cordero - survivante

Traduction d'un article paru dans la revue "Aldia", le 26 Aout 2007

UNE VIE NOUVELLE

’’Après la mort de ma grand-mère Victoria, lorsque j’avais 10 ans, ma vie s’est transformée en une souffrance. Ce fut une période difficile dans ma vie parce qu’elle s’occupait de moi depuis que ma mère m’avait abandonnée. J’ai dû retourner vivre avec ma mère, mon beau-père et mes quatre frères à Escuintla et alors a commencé mon calvaire…’’

Ainsi commençait le récit de Zoila Esperanza Cordero Carranza qui, à l’âge de 12 ans prit la décision de se suicider.

‘’Je n’ai jamais entendu un mot d’amour de ma mère, ses caresses étaient des coups, tous les jours elle me frappait et même si j’essayais de faire tout le travail dans la maison, elle me tirait toujours les cheveux et mon beau-père aussi me frappait et ils ne me laissaient jamais en paix’’

Le drame

En 2004, ma mère décida de s’en aller aux Etats-Unis et elle m’a laissé aux soins de mon beau-père et de mes frères. Je devais me lever très tôt le matin et il me faisait faire tout le travail de la maison et la cuisine. Il ne voulait pas que j’aille à l’école et j’ai à peine terminé ma 4e année.

Ils me traitaient comme une esclave et il n’y avait pas une journée ou ils ne me frappaient pas. J’ai commencé à penser que la solution serait de mourir.Le 26 décembre 2004, après Noel, j’ai reçu une volée. Avant, j’avais pensé à me tuer mais je ne savais pas comment. A ce moment, j’ai vu un contenant de soude caustique et j’ai ai pris un peu. Lorsqu’ils ont vu ce que j’avais fait mon beau-père et mes frères ont dit que si j’allais mourir, que j’en meure là.

2 ans hospitalisée

Un voisin, qui était infirmier, a appelé les pompiers et ils m’ont amenée à l’hôpital de Escuintla . Comme c’était grave, on m’a transférée à l’hôpital San Juan de Dios à la capitale. Les médecins ont dit que seul un miracle pouvait me sauver. Je suis demeurée à l’hôpital presque deux ans. Suite à trois opérations, on m’a reconstruit l’estomac et le tube digestif. Une partie de la bouche, la langue et le poumon droit étaient endommagés.

Les psychologues, les infirmières et les médecins ont essayé de m’encourager mais ce que je voulais c’était mourir. Je me sentais laide, je pensais que je ne valais rien et que je ne méritais pas d’amour. Ils me disaient des paroles affectueuses, m’embrassaient, me pomponnaient pour que je me sente belle afin de m’encourager











2 commentaires:

Anonyme a dit…

donné nous plus de détaille de l'histoire de Zoila j'espere que c'est une belle histoire comme casira c'est les faire

Anonyme a dit…

On sent l'émotion... Assis dans le salon à attendre les cadeaux et entourés de notre confort, on peut presque toucher tous les sentiments vécus lors de cette journée d'une importance capitale dans la vie de Zoila.

Je suis très fier de toi, maman...